Dernière mise à jour 19 avril 2023
Cette catégorie de sous-marins a longtemps été propre à la marine soviétique puis russe, après quelques essais dans les années 50 de la marine américaine. Pour de nombreux observateurs, cette catégorie s'attache avant tout à l'attaque des groupes de porte-avions américains, qui constituaient une menace importante selon la doctrine de défense soviétique.
En fait, l'histoire est beaucoup plus complexe. A l'origine, au moins dans le domaine naval, missiles aérodynamiques et missiles balistiques sont mis en concurrence en URSS. Ce n'est que le 2 août 1965, avec l'abandon du missile aérodynamique stratégique P-7, que le missile balistique devient l'arme stratégique par excellence. Dès 1964, les sous-marins de la classe 675 commencent donc à glisser progressivement d'un emploi anti-terre à un emploi anti-surface dédié, les classes 659 perdant cette capacité dès 1966 avec le retrait du service du missile anti-surface P-5. On assiste alors à une spécialisation anti-porte-avions des classes 661, 670, 06704, 670M et en finale avec les classes 949 et 949A.
Jusqu'à ce que l'émergence du missile Tomahawk dans la marine américaine ne conduise la marine soviétique soit à modifier des classes 667A en lance missiles aérodynamiques, devenus de "croisière" * pour la circonstance (classes 667AT [1984], 667M [1979]), soit à adapter un missile anti-terre, le S10 Granat, aux tubes lance-torpilles de sous-marins d'attaque (classes 671K [1968], 671RTMK [1976], classe 971 [1983]). Ces derniers sous-marins restant toujours des SSN !
* traduction à mon humble avis totalement inappropriée de "Cruise missile", pour lequel on aurait dû conserver la dénomination de missile aérodynamique
Dans le diagramme ci dessus, la flèche orientée à droite signifie que dans cette classe des sous-marins sont toujours en service.