Dernière mise à jour 5 mai 2020
L'Orzel polonais
Les alliés de l'ex-URSS au sein du Pacte de Varsovie possédaient pour certains d'entre eux (Pologne, Bulgarie) des sous-marins de technologie obsolète ou en avaient eu une certaine expérience (Roumanie). La construction en grand nombre de la classe 877 est l'occasion pour la puissance dominante de proposer à ses alliés un sous-marin moderne.
La Pologne avait déjà mis en oeuvre 13 sous-marins de construction soviétique (7 classe 96, puis 4 classe 613 et enfin 2 classe 641). Le passage au projet 877 constituait une transition relativement aisée. Quatre sous-marins neufs étaient prévus, les deux premiers étant l'Orzel (291) pour la fin 1983 et le Kondor (294) pour la fin 1985. Seul le premier est finalement incorporé à la flotte polonaise, le projet 877E paraissant mal adapté aux opérations en mer Baltique, ou au moins aux opérations que la marine polonaise envisageait de lui confier. Elle s'était résolue à cet achat après une tentative de coopération ratée avec la Yougoslavie.
Pour la marine roumaine, il s'agissait avant tout d'acquérir un moyen d'entraînement à la lutte ASM dans ses eaux côtières. Une tentative d'achat de six classe 633 construits en Chine s'étant soldée par un échec, notamment du fait de l'archaïsme de ces sous-marins, l'achat de classe 877E paraissait la solution la plus intéressante. Trois (?) unités ont été planifiées, mais une seule est finalement mise en service, le Delfinul II.[L'intérêt pour la classe 633 chinoise ressortait probablement d'une volonté de construction pour l'export]. Dans le cas de la marine bulgare, le remplacement des classes 613 et 633 ne s'est jamais concrétisé, probablement pour une question de coût.
Pour les deux unités mises en service, les surprises de l'histoire ont fait que ces unités appartiennent à des pays aujourd'hui membres de l'OTAN. Seul l'Orzel polonais semble avoir conservé une disponibilité limitée, le Delfinul roumain étant en réserve depuis 1996, date de l'indisponibilité de sa batterie d'accumulateurs. Les projets de sa remise à niveau n'ont jamais vu le jour, faute de moyens financiers.
De fait, les classe 877E sont quasiment identiques aux classes 877 soviétiques, avec quelques " bridages" dans le domaine des équipements et des armes (torpilles moins performantes, matériel de transmission spécifique, pas de missile anti-aérien, limite de profondeur moindre). Les équipages ont été formés au centre installé à Ust-Dvinsk (Bolderaya) en Lettonie, centre qui deviendra très actif par la suite avec les autres contrats à l'export.