Dernière mise à jour 23 mai 2020
Après le démontage de l'artillerie (effectué entre 1956 et 1958)
Les essais de la seule unité de la classe 615 avaient montré plusieurs insuffisances. La commission de recette préconisa donc de modifier la série de sous-marins sur les points suivants:
- accroissement de la distance franchissable en surface et en plongée
- réduction des risques liés à une détérioration des réservoirs d'oxygène
- meilleures capacités de détection acoustique et radar
- moteurs Diesel plus puissants
- renfort du système automatique d'apport en oxygène des moteurs
- réduction du temps de charge des batteries
- amélioration des moyens anti-incendie
Le projet ainsi remanié reçut le nom de projet A615. Ces sous-marins étaient prévus au Programme de développement 1946 - 1955.
En avril 1953, tout le programme est transféré au TsKB-16, avec tous les spécialistes engagés dans la classe 615. Les éléments techniques du projet A615 sont ensuite élaborés en mars 1954 par ce bureau d'étude, sur la base de la classe 615. En septembre 1955, le M-255, première unité d'une série de cinq de la classe remaniée construite au chantier n° 196, terminait ses essais constructeurs, lorsque le ministère décida de confier à nouveau la charge du projet au TsKB-18. Avec le transfert en sens inverse de tous les spécialistes concernés...
Mais dès la mise en service de plusieurs unités en 1956 - 1957, de nombreux incidents éclatent, liés à des explosions et des incendies dans les tranches machine. Le 26 septembre 1957, le M-256 a été l'une des victimes de cette particularité, coulant avec la quasi totalité de son équipage. Ce qui conduit dès lors à interdire en 1958 l'utilisation des Diesel en circuit fermé. Interdiction qui n'est levée qu'en juillet 1959 après des nombreux essais à terre, conduisant à l'installation de systèmes de contrôle plus précis et d'autres modifications. La concentration d'oxygène dans le mélange de gaz des moteurs Diesel est ainsi élevée de 15% à 19 à 24% selon les situations.
Au cours de leur vie opérationnelle, les A615 ont toujours été confrontés à des problème liés à l'oxygène embarqué, sous forme liquide ou gazeuse. Les sous-mariniers eurent tôt fait de les renommer " briquets" ou " Zippo" . De plus, le système d'alimentation des Diesel en oxygène n'était efficace qu'au début des missions. Et le bruit rayonné était tellement important que le sous-marin était rapidement découvert. Ce qui dès les années 60 constituait un fort handicap. Ils n'ont été utilisés qu'en mer Baltique et en mer Noire.
Tous les sous-marins du projet furent ainsi retirés du service opérationnel dès la première moitié des années 70, avec de multiples passages en réserve. Le niveau de bruit rayonné en plongée constituait par ailleurs une limitation opérationnelle importante, à ajouter à la faible distance franchissable dans ce mode.
En mai 1954, le TsKB-16 avait essayé de remplacer l'oxygène et les produits associés par un mélange unique azote-oxygène (utilisation de cristaux de soude et de l'Oxylithe). Le projet A615 évoluait ainsi en classe 637 et le TsKB-18 en assumait la charge en septembre 1955. Le M-361 fut construit selon ce projet au chantier n° 194, mais après des essais intensifs entre 1959 et 1960, les travaux sont définitivement interrompus. Le M-361 est confié à l'Ecole navale Supérieure Pushkino à des fins d'instruction dès août 1962.
La disparition des dernières unités de la classe A615 sonne aussi le glas des petits sous-marins d'attaque dans la marine soviétique, qui opte pour des unités d'un tonnage plus important, du fait d'une orientation plus océanique.
La durée de service moyen de ces sous-marins a été de 16,13 ans, dont 55,4% seulement en ligne.