Dernière mise à jour: 19 avril 2023
S’il est bien un domaine qui excite l’imagination populaire, c’est bien celui des mini-sous-marins. Leur réputation d’invisibilité a été consacrée dans les années 80, avec les nombreuses détections d'incursions supposées près des côtes de pays nordiques. D’aucuns avaient même observé des traces de chenilles sur le fond de fjords. Bien entendu, la lourde tendance russe au secret, accentuée par le régime soviétique, est venue encore un peu plus renforcer l’aura de mystère autour de tels engins. D’autant que la mégalomanie stalinienne avait déjà conduit à réaliser des sous-marins nains pendant l’entre deux-guerres (classes APSS, APL ...). Le peu de données disponibles aujourd’hui permet néanmoins de soulever un peu ce voile de ce mystère.
Avant de poursuivre, il convient d’apporter quelques précisions techniques.
On parle de submersible "humide" lorsque ses occupants sont en contact avec l’eau. Au contraire, on parle de submersible "sec" lorsque les occupants ne sont pas au contact de l’eau. On peut bien entendu imaginer toute une mixité de ces notions, en parlant de sous-marin "semi-humide" lorsque par exemple l’équipage de manoeuvre est au sec, et les passagers sont en contact avec l’eau.
La deuxième notion à prendre en compte est celle du déplacement. On trouve en effet aujourd’hui des "mini-sous-marins" dont le déplacement est largement supérieur à celui des sous-marins de la deuxième guerre mondiale, pour ne pas évoquer les années 50 et 60. La notion de tonnage s’atténue actuellement au profit de l’emploi de ces sous-marins.
La troisième est celle de l’autonomie. Certains de ces sous-marins ne peuvent se déplacer très loin, du fait de leur incapacité à produire leur propre énergie, et ne peuvent être mis en oeuvre que par un porteur de surface ou sous-marin. Mais là encore, il convient de se montrer prudent. Parmi les mini-sous-marins disposant de moyens de production d’énergie internes (diesel ou nucléaire), quelques-uns semblent pouvoir être accrochés à un porteur sous-marin, pour les amener dans de bonnes conditions à proximité de leur lieu d’action. On peut concevoir que compte tenu de leur exigüité, les conditions de vie à bord ne permettent pas de longs transits indépendants.
L’approche la plus simple consiste à étudier la terminologie employée. Elle fait déjà une distinction entre les moyens "spéciaux" et les moyens de "sauvetage", même si cette dernière catégorie peut être utilisé à des fins "spéciales" dans le cadre de travaux particuliers.
On notera que les moyens "spéciaux" sont mis en oeuvre par la Direction centrale des moyens de plongée profonde du ministère de la Défense (GUGI MO), tandis que les autres sont de la responsabilité de la marine, bien entendu avec des transferts possibles. On retrouve ainsi par exemple un mini-sous-marin nucléaire de la classe 1910 Kashalot / Uniform, dépendant de la GUGI, sur les lieux du naufrage du Kursk dans la nuit du 12 au 13 août 2000.
Parmi les sigles utilisés, on note les suivants (liste non exhaustive)
SPS (СПС) Engin de sauvetage sous-marin autopropulsé (Самоходный Спасательный Подводный Аппарат)
SGA (СГА) Engin de plongée profonde autopropulsé (Самоходный Глубоководный Аппарат)
ARS (АРС) Appareil de travail autonome (Автномный Рабочый Снаряд)
GPA (ГПА) Engin sous-marin de plongée profonde (Глубоководный Подводный Аппарат)
AS (АС) Station autonome (Автномная Станция)
GPN (ГПН) Porteur Sous-marin multiplace (Груповый Подводный Носитель)
MS (МС) Petit sous-marin d'emploi spécial (Малая Специальная подводная лодка)
Quelques remarques sur ces sigles
Plongée profonde semble s’adresser aux engins et appareils dont la profondeur de travail dépasse 500 m.
GPA et ARS n’emportent pas de passagers
Les classes connues sont répertoriées ci après, en les répartissant selon leur mission principale.
Moyens spéciaux
Classe |
Nom russe |
Code OTAN |
Nombre |
Type |
Observations |
Losos |
Piranya |
2 |
MS |
Porte commandos, type semi-humide |
|
|
Triton-1M |
32 |
GPN |
Humide |
|
|
Triton-2 |
13 |
|
Semi humide. Parfois identifié comme projet 09080 |
|
|
X-Ray |
3 |
AS |
Station nucléaire de plongée profonde de 1er rang. Sas plongeurs. Coque en titane. |
|
Kashalot |
Uniform |
3 |
AS |
Station nucléaire de plongée profonde de 1er rang. Sas plongeurs. |
Classe |
Nom russe |
Code OTAN |
Nombre |
Type |
Observations |
? |
|
1 |
SPS |
1er engin de sauvetage sous-marin de la marine soviétique |
|
1806 |
Poisk |
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4 |
GPA? |
Pas de détail |
Poisk-2 |
Sever |
1 |
GPA |
Travaux sous-marins et sauvetage |
|
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Modern Sever |
3 |
GPA |
Autre nom de la classe 1832 |
|
|
|
|
GPA |
Modernisation de la classe 18320 |
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|
|
5 |
SPS |
Travaux sous-marins et sauvetage |
|
|
|
4 |
SPS |
Travaux sous-marins et sauvetage |
|
|
|
7 |
ARS |
Travaux sous-marins |
|
|
|
4 |
ARS |
Évolution du précédent |
|
Priz |
India 11,2M |
4 |
SGA |
Coque en titane. Travaux sous-marins et sauvetage |
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Poisk-6 |
|
1 |
GPA |
Bathyscaphe |
|
http://forums.airbase.ru/2014/06/t52561--glubokovodnye-apparaty.html |